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Deux enchanteureux pour un magifique voyage aux Bahamas
19 avril 2007

Provo!

Mais non ce n’est pas de la provocation pour ceux qui bossent mais le petit nom de Providenciales, l’île principale des Turks and Caïcos (sans c après le r…).

Nous avons quitté Grand Turk le samedi 13 avril après une plongée en bouteille sur un site proche de la Fringante. La côte ouest de Grand Turk est longée par un tombant à 300m de la plage, ce tombant descend à plus de 700m de profondeur nous a dit la petite dame du club. C’est un vaste champ de jeu pour les plongeurs. Nous, on a été un peu déçus je dois dire car la flore était, sur ce spot du moins,  peu variée et peu colorée par rapport à la Martinique. Pour la faune, on n’a pas vu autant de poissons que nous l’espérions : poissons anges royaux, poissons perroquets, petite tortue mais nos premiers gros mérous. On nous avait tellement vanté les plus belles plongées du monde dans ces eaux. Il nous faudrait sans doute explorer davantage les sites.

Après 4 heures de navigation très tranquille, nous sommes parvenus à South Caïcos, petite île au sud est de l’archipel, grosso modo une langue de terre de 10 km sur 5 km. Nous avons jeté l’ancre devant un port de pêcheurs un peu glauque où la présence d’un voilier français nous a rassuré (notre premier voisin depuis les BVI !!!!). A terre, la drôle d’impression s’est confirmée, le « bourg »  est un regroupement de maisons de bric et de broc, les villas en dur sont à l’abandon tout comme le seul hôtel de l’île. Il règne une atmosphère de terre abandonnée mais beaucoup moins poétique qu’à Grand Turk. Les rues étaient sales et les rares personnes croisées peu avenantes. Il faut préciser que le jour était spécial, les habitants venaient de célébrer l’enterrement d’une de leurs compatriotes. Ils portaient en grande majorité, un tee-shirt à l’effigie de la disparue et une grande messe avait été dite en plein air. On s’est fait arnaqué sur une vente de poisson. Bref on ne s’est pas sentis à l’aise. Alors on a pris la poudre d’escampette. Ca tombe bien on n’avait pas grandchose à y faire. Mais peut-être aurions-nous dû persévérer. La question restera, pas pour ti doc qui a trouvé que les habitants rencontrés étaient rudes et grossiers.

Dimanche matin tôt nous nous sommes engagés sur le Caïcos Bank, un grand banc de sable au cœur des îles Caïcos. Il s’étend sur 60 miles par 30 miles nautiques ( 1 mile nautique = 1852 m). Il faut le traverser par le sud puis le sud ouest pour rejoindre Providenciales. Ce banc de sable est très peu profond (maximum 3m50 !)et des patates de corail nécessitent une attention constante. Il faut une dizaine d’heures pour parcourir ces 45 miles. Arriver avant la nuit est une obligation car les fonds sont tout aussi peu profonds et encombrés sur les abords de Provo. Dans le Caïcos Bank, l’eau est d’un bleu surprenant, aveuglant (cf les photos de Providenciales) lorsque le fond est sableux puis devient vert émeraude avec les herbiers. C’est stressant de naviguer, sous voile, à plus de 6 noeuds, en regardant la sonde (parfois 1m90 alors que la quille descend à 1m80 !) et en slalommant entre les patates. On s’entraîne pour les Bahamas !

On arrive au sud de Provo à Sapodilla Bay où l’on mouille dans 2 m d’eau. On avait juste oublié la marée alors au lever le lendemain, on s’est rapidement ancrés un peu plus profond… On se sent moins seuls dans cette baie, il y a 7 ou 8 bateaux au mouillage. Ca roule pourtant pas mal et on cherche le moyen de décamper vers le nord de l’île, le coin touristique donc prétendument le plus beau et le plus attirant. Pas facile de dégotter sur la carte des mouillages possibles, même pour accéder aux marinas il faut avoir un tirant d’eau de moins de 1m30. C’est bon pour les bateaux à moteur mais nous…

mouillage___Sapodilla_bay

On se décide à aller voir par la terre en levant le pouce pour circuler. Autant le sud où nous mouillons est presque désertique si nous exceptons les magnifiques villas qui bordent la baie, autant le nord est construit et envahi par les complexes hôteliers. C’est vrai, la côte du nord bordée par une immense plage et une caille à 20 m du sable est belle. Mais dès que l’on se retourne on est confronté à d’immenses complexes, constructions à la Dysney, où les hotels ressemblent à de vastes parcs d’attraction, avec des tourelles et des pigeonniers multicolors. Nous sommes au cœur d’un tourisme américain, conçu pour les américains, tout est standardisé. C’est presque déprimant de voir tous ces américains empreinter les mêmes chemins pour s’empiffrer des mêmes glaces, sans sortir du Beaches Resort par exemple. Il y en a légions de ces hotels gigantesques et c’est loin d’être fini car Provo est un vaste chantier de construction. On entend moins le bruit de la mer que le chant du marteau piqueur ! Paradis fiscal, Provo offre aussi aux touristes de nombreux centres commerciaux, toujours sur le modèle américain. Pas de centre ville où déambuler mais des centres régulièrement plantés pour dépenser. Tout y est bien pensé, bien calculé. Le pauvre touriste américain est cerné ! D’ailleurs on ne le croise pas hors de ces chemins balisés. La population est très distincte : les blancs touristes et tous les autres (plutôt noirs et jaunes) qui bossent. Ceux qui bossent sont nombreux à venir de Haïti, République Domicaine, Philippines,...Dans l’ensemble, ils sont plutôt sympas mais on s’en très fortement que pour eux, nous n’appartenons pas au même monde. Ce premier aperçu de Provo ne nous enchante pas.

les_plages_du_nord__comme_celle_ci_devant_le_club_med

On fait la connaissance de quelques plaisanciers de la baie. Un couple de texants, Sarah et John, y est ancré depuis plus d’1 an. Sur leur voilier, ils vivent avec leur 5 enfants ! Ca nous épate. Ils deviennent une mine d’informations pour nous. On se décide à rester dans le sud jusqu’à notre départ pour les Bahamas.

Mardi 17 avril, balade en vélo pour faire évoluer nos premières impressions et ça marche. Le sud offre des petites plages maginfiques où l’eau est translucide dans 30 cm jusqu’à 200m du bord (photo dans plages de Sapodilla Bay). D’immenses villas sont en construction car au sud comme au nord, ça n’arrête pas. Quelque soit l’endroit où se porte le regard, une maison est en construction. D’ailleurs, inutile de faire des projets d’investissement, c’est déjà hors de prix ! Ce qui est particulièrement beau à Provo c’est la pénétration de la mer dans les terres formant des lacs intérieurs du même bleu fluorescent (limite radioactif) que la mer. Ces lacs sont parfois très grands ( plusieurs kilomètres en large et en longs) et de fonds sableux qui émergent à la marée descendante. Les petits futés ont fait construire sur la langue de terre entre ces deux eaux et leur vue est imprenable devant comme derrière (photos de Provo). Ca y est, on est conquis ! Par contre, si vous voulez profiter de ces belles vues, dépêchez-vous, car les murs sont entrain de monter de plus en plus haut et l’investisseur (plutôt américains et canadiens, anglais, français) sécurise des voleurs et des regards…. Sans être de mauvaise langue, on peut ajouter que l’on reconnaît aisément les villas appartenant aux américains, outre le drapeau parfois insolent, l’architecture les trahit !

petite_maison_entre_mer_et_lac

En clair, il nous serait bon de rester quelques jours de plus. Les plages sont tentantes, le vélo vraiment agréable car le relief s’y prête (même si les automobilistes ne sont guère habitués aux cyclistes…), et le vent nous appelle au kite. Et pourquoi pas ?

Petite info pour ceux qui aimeraient passer en bateau par ici quelque temps. Les taxes de douane de séjour dans les Turks and Caïcos sont peu chères pour 7 jours maximum (15 dollars). Passé ce délai, il faut acheter un crusing permit de 100 dollars au moins. Mais apparemment les contrôles sont inexistants.

Un grand merci aux derniers messages que nous avons reçu. On se les relit tous régulièrement, ça nous fait plaise ! Bravo à Théo pour ses premiers pas et bises aux lillois. On voit que les élections vous passionnent et pimentent la vie orléanaise…et que Lyon attire de plus en plus de monde ! Il y a de quoi faire du kite là-bas ?

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Commentaires
V
a quelle adresse on peut vous ecrire ? vous avez mes messages ?<br /> <br /> vévé
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